L’Exposition actuelle présente une suite de tableaux de JOEL TROLLIET allant des architectures austères que nous connaissons aux œuvres récentes très peintes dans tous les sens du terme. Je décrirai d’avantage en disant : « des fenêtres ouvertes dans la nuit aux écritures impertinentes « .
J’aime la couleur chaude qui s’enfonce dans la texture de la toile pour ressortir plus loin dans les extrémités coordonnées des derniers tableaux.
Cette série fait partie d’un mouvement actuel que je peux définir ainsi : « l’Ecole Horizontale des tableaux en hauteur » qui s’échafaude des signes et des formes superposées.
Des fonds chaleureux servent donc support à l’écriture et l’écriture se déroule tel un tissu biblique.
La lecture des toiles de JOEL TROLLIET peut être brutale et rapide ; par ailleurs, elle permet à L ‘amateur une permanence d’inventaire, d’analyses et de découvertes.
Les fenêtres ouvertes de JOEL TROLLIET dans leurs alignements nocturnes et verticaux, les pluies chaudes de nuages inventés. Toute cette symbolique illustrerait magistralement les textes de Gaston BACHELARD : « Escaliers qui montent, escaliers qui descendent du grenier exaltant aux caves angoissantes… »
Climat où la joie ou la peur peut se peindre ainsi que noua le démontre l’œuvre de cet artiste.
Critique de Jacques LAGRANGE
Un des critères les plus rassurants applicables à la peinture de Joël Trolliet, est qu’on ne sait pas très bien où ni comment la classer. C’est abstrait, c’est sûr. Encore que, les amis pressentis ont pu y lire des choses : ici une fleur, ou là des cœurs, ou le ciel étoilé à travers la lucarne, ou l’empreinte d’oiseaux envolés, ou encore et cætera. Le peintre lui-même s’abstient de l’interprétation et s’en tient au constat : une pièce de tissu grossièrement cousue sur une pièce plus grande… feuilles blanches et grises bordées de carmin sur fond jaune citron griffé de rose… fond orangé soutenu et pois terre-de-sienne également bordés de rouge… Toutes ces lectures sont encore fiables, tant le peintre de quarante ans est de longue date assuré des composantes de son écriture, donc langage, plastique.
Un critique pourrait en analyser les constantes : le rectangle de la peinture comme encadré dans une peinture plus grande: rappel ou écho de la peinture de champs de Rothko, ou bien des prédelles d’Alechinsky, la duplication de chaque motif central : clin d’œil malicieux à l’unique osselet de Claude Viallat ? Ces modestes tours de main ne serviraient de rien en autres mains que les siennes. Ce qui fait vivre ces quelques « pétales d’oiseaux », comme il fut dit, c’en est l’écriture déliée, l’élégance de la feinte facilité, c’en sont les accords colorés, pour chaque cas réinventés, des contacts les plus délicats et frais jusqu’au heurt somptueux et grave du noir sur noir, pour la joie des yeux ou pour la nostalgie du cœur, et puis, c’en est surtout ce on ne sait quoi qu’on appelle le talent.
Jacques Busse
avec l’autorisation de la Banque de Données des Éditions GRÜND
Variations et fugues
Au premier regard, la surface oppose un réseau serré de lignes, de bâtonnets, un enchevêtrement linéaire se lisant progressivement comme des pictogrammes. Tout un jeu subtil de rythmes et de séquences graphiques entrecroisées, une émergence de signes inscrits par une gestuelle maîtrisée à la façon des mailles tricotées d’un filet. Hyéroglyphes imaginaires retenus dans des cadres discrètement résorbés à la surface de la toile qui évoquent des fenêtres ouvertes, des lucarnes ou encore des escaliers. La lecture est là, à portée de notre déchiffrement visuel, infléchi par des effets optiques inducteurs d’un papillotement sensible. Jouant sur des gammes mineures, de blanc, ocre jaune, gris, le chromatisme introduit l’idée de la variation. Reprise et développement à partir du thème initial. La fugue se développe jusqu’aux accords sonores d’un rouge feu. Mais la confidence s’accorde au tempo moderato de l’ensemble. La lecture peut se faire de haut en bas ou de bas en haut, la saturation lumineuse contribue au sentiment de densité, de simultanéité comme dans la lumière conquise par le vitrail qui se révèle dans toute l’harmonie d’un ultime accord.
Lydia Harambourg
Né le 19 mars 1950 à Lamballe (Côtes d’Armor)`
Vit et travaille à Paris
Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de 1971 à 1978
Elève de Claude Augereau en peinture et de Marcel Gili en dessin
Ateliers Beaux Arts de la Ville de Paris
1995- Adjoint pédagogique, professeur de peinture à Glacière
1993-Professeur de dessin puis de peinture à Glacière
1988-1992Professeur de dessin à Montparnasse
Salon Réalités Nouvelles, Paris
2005-Secrétaire Général
1996-2004Vice-Président
1989-1995Secrétaire Général
Expositions personnelles
2004 Galerie Nicolas DEMAN, Paris
1996 Atelier Théâtre, Asnières-sur-Seine
1992 Galerie Racine, La Ferté Milon
1988 Maison des Arts, Evreux
1983 Musée de Louvain-La-Neuve, Belgique
1980 Galerie la Cité, Luxembourg, Duché de Luxembourg
Galerie Philippe FREGNAC, Paris
1979 Galerie Philippe FREGNAC, Paris
1977 Maison des Beaux-Arts, Paris
Salons
1976-2005 Salon réalités Nouvelles
1981, 1982, 1991, 2005 Salon de Mai
Expositions de groupe
2003 « NON à la guerre », Irak appel d’artistes, manifestation/exposition, Siège du PCF, Paris
2001 « Dix années de tissage 1991-2001 », Gobelins-Beauvais-Savonnerie
1997 Sommet Franco-Allemand, Futuroscope de Poitiers, une tapisserie (Beauvais)
1996 Quartiers d’Art, Mairie d’Asnières-sur-Seine
1994 « L’Art à l’Ecole », Ministère de la Jeunesse et des Sports, exposition itinérante, Paris
« Les Gobelins Beauvais, 50 tapisseries 1964-1994 » ,Beauvais
1991 Exposition Internationale d’Art Contemporain, Plumelec
1986 Salon d’Art Contemporain, Troyes
1985 Centre d’Art Contemporain, Jouy-sur-Eure
1980 « Tendance sur papier » Galerie la Cité, Luxembourg
« Six jeunes peintres de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris », Paris
1978 « L’Art dans la Ville », Billom
Salon International d’Art de Toulon et Draguignan
1977 « Hommage à Jean Goldman », Maison de la Culture de Bourges
Ateliers César et Augereau, Ecole des Beaux-Arts, Clermont-Ferrand
« Peinture », exposition, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris
1976 Ateliers César et Augereau, Parc Floral de la Ville de Paris
1975 Atelier Gili, Ecole des Beaux-Arts, Clermond-Ferrand
1974 Atelier Augereau, Maison des Beaux-Arts, Paris
1973 Groupe « ET CAETERA », Maison de la Culture de Bourges » (ateliers de dessin, Gili)
Collections publiques
2001 2ème tirage du carton (Tapisserie), Mobilier National, manufacture de Beauvais
1996 Acquisition de la Ville d’Asnières
1990 Achat de la Ville d’Evreux
1985 Achat d’un carton (Tapisserie), Mobilier National, Manufacture des Gobelins, Paris
1984 Achat de l’Elysée
1978, 1982, 1984Achat du « Fonds National d’Art Contemporain »
1999 Bénézit
1996 Quartiers d’Art – Asnières – Catalogue
1994 Figuration et Abstraction dans le dessin et la peinture, de Daniel Lacomme, Paris, Bordas, photo p. 65
1992 Beauvais. Manufacture nationale de Tapisserie, Mobilier National, photo p. 143
1998 Trolliet, catalogue, Cycle Artistes invités, Maison des Arts d’Evreux
1978 Revue « Plages », Décembre.
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